CCI-Togo : Invité de marque à la conférence régionale des recteurs de l’AUF à Dakar, pour partager avec les universitaires, l’expérience du Togo sur le financement de la valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation
« Tout le monde connait la vérité, tout le monde sait que le développement économique est tiré par la recherche » dixit Nathalie Bitho.
Dakar, la capitale du Sénégal a abrité du 05 au 06 juillet 2023, la 1ère édition de la conférence régionale des recteurs de l’Agence Universitaire de la Francophonie. La rencontre a regroupé plus de cent recteurs et chefs d’établissements supérieurs d’enseignement, venus de 10 pays de l’Afrique de l’ouest.
Il s’est agi pour les acteurs du monde universitaire de réfléchir sur les mécanismes à mettre en place pour développer les universités, et les amener à une meilleure implication dans le développement des pays. Il est aussi question de mettre en réseau les universités membres de l’AUF pour des partages d’expérience dans divers domaines, notamment les meilleures pratiques en matière de formation et de recherches.
Pour les différents intervenants à l’ouverture de la conférence, le monde a besoin des compétences et celles-ci ne peuvent être fournies que par les universités. D’où la nécessité pour les établissements d’enseignement supérieur de travailler en synergie, pour assurer des formations de qualité en adéquation avec le marché de l’emploi. Aussi, il a été réitéré, l’urgence pour les universités d’harmoniser les stratégies et développer des projets communs, innovants et ambitieux qui contribuent efficacement au développement des pays.
Outre les universitaires, le secteur privé représenté par la Chambre de commerce et d’industrie du Togo était l’invité marque. Une présence qui s’inscrit dans le cadre du projet VaRRIWA (Valorising Research Results and Innovation in West Africa. Un projet qui vise à renforcer les liens entre le monde universitaire, les secteurs public et privé afin que les résultats de la recherche et de l’innovation soient facilement accessibles et efficacement diffusés, exploités et utilisés.
Dans son exposé axé sur la problématique du financement de la valorisation des résultats de la recherche et de l’innovation et la nécessité de développer des partenariats public-privé, comme celui promu au Togo par la CCI-Togo, Mme Bitho, a présenté les actions entreprises par la CCI-Togo qui vont aboutir à la mise en place d’un fonds de soutien à la recherche.
Pour Mme Bitho, sa démarche trouve son sens dans le fait que dans les entreprises, il existe des techniciens qui se débrouillent et qui font des choses, qui après tout ne sont pas vraiment valorisées. Aussi le manque des outils et des pièces de rechange dans les entreprises qui contraignent les chefs d’entreprises à passer des commandes depuis l’extérieur alors que localement, l’on peut valoriser des compétences pour les produire, est une autre source de motivation.
D’où sa démarche vers le ministère des enseignements supérieure de la recherche, le ministère des enseignements primaire, et secondaire, et le ministère de la l’artisanat, afin de mettre en place un partenariat qui devrait amener la chambre consulaire à travailler avec les acteurs cibles.
Pour elle, sur le volet financement de la valorisation des résultats des travaux de recherche, il s’agit véritablement de transformer les résultats des recherches pertinentes en produits marchands et par conséquent il faut d’abord motiver le chercheur en finançant son travail de recherche, le sécuriser dans le cadre de la propriété intellectuel, enfin inciter les entreprises à utiliser les résultats.
Dans cette dynamique il est mis en place une unité d’implémentation des travaux de recherche au sein de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo, précise-t-elle et d’ajouter qu’il n’est pas très compliqué de trouver des financements pour le secteur de la recherche car « tout le monde connait la vérité, tout le monde sait que le développement économique est tiré par la recherche ».
Selon Mme Bitho, aucun chef d’entreprise ne crée son entreprise pour rester au ras des pâquerettes. Tout le monde crée son entreprise en espérant devenir DANGOTE, en espérant devenir Bill Gates. Ainsi affirme-t-elle être convaincue, que si nous avons des arguments juste et que nous arrivons à convaincre le chef d’entreprise, qu’en travaillant avec les chercheurs et les laboratoires de recherches, son entreprise va connaitre une nouvel dimension, il n’y a pas de raison que les travaux de recherches ne soient pas financés.
Sur la conférence des recteurs de l’AUF, la présidente de la CCI-Togo, se dit impressionnée, par le mouvement d’ensemble que les recteurs de la région ont eu.
Pour une première édition, elle félicite l’AUF pour ce coup de maître, et encourage l’agence et les recteurs à participer à ce genre de manifestation, car de ces échanges, l’on apprend et les recteurs à travers les différentes présentations ont pu comprendre que tous les efforts qu’ils mènent au sein de leurs universités respectives pour entretenir les laboratoires, ils peuvent le faire autrement avec moins d’efforts, en approchant tout simplement le secteur privé, parce que le secteur privé est demandeur.
Et à elle de conclure, « c’est le secteur privé qui va appliquer les résultats de le recherche et si on tourne la recherche vers le secteur privé, ça veut dire que forcement on va avoir du financement ».